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Histoire du village

Extrait du fascicule établi en 1977 par Monsieur André SYLVESTRE, instituteur de 1966 à 1976, comportant lui-même des extraits de la Monographie de Monsieur THENARD, instituteur à MONDREVILLE, en date du 30 août 1899.

Extrait également de « La vie rurale dans le Mantois et le Vexin au XIXème siècle » de Monsieur Eugène BOUGEATRE, instituteur à MONDREVILLE de 1900 à 1903. Livre complété par Monsieur Marcel LACHIVER, Maître artisan à la Sorbonne.

Origine du nom et situation

D’après Albert DUXAT et Charles ROSTAING « dictionnaire des Noms de lieux de France », le nom de MONDREVILLE aurait pour origine le nom d’un chef franc « MUNDERISCH » et « VILLA » signifiant « domaine ».

Le pays et tout le territoire sont situés sur un plateau élevé à 138 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce plateau est entouré de vallées assez rapprochées conduisant d’un côté les eaux de la Seine et de l’autre celles de l’Eure et ses affluents.

Histoire du village

Il semble que MONDREVILLE soit un village très ancien au regard du polissoir en gré trouvé sur le territoire par Monsieur MOISSON dans les premières années du XXème siècle qui prouve que la commune fut habitée au temps les plus reculés de l’humanité et au moins à l’époque préhistorique dite « de la pierre polie ».
Ce polissoir fut confié au musée BRIEUSSEL de MANTES LA JOLIE où il est resté de longues années à l’entrée du square portant le même nom.

On trouve le nom de MONDREVILLE dans les actes de l’Abbaye de SAINT-GERMAIN-DES-PRES dès le Xème siècle.
En 1066, Gaston de MONDREVILLE, seigneur du lieu, donne l’église à l’Abbaye de COULOMBS (Eure et Loir, canton de NOGENT-LE-ROI).
L’abbaye qui avait droit de justice sur le village abandonne ce droit en 1090 à Robert d’IVRY, seigneur de BRÉVAL. Cette situation fit entrer le village dans la mouvance de cette seigneurie principale.
Vers 1176, Henri de MONDREVILLE, seigneur de cette terre, abandonne à Robert d’IVRY de nouveaux droits sur le village.

Durant la guerre que se livrèrent les Français du Roi Philippe AUGUSTE et Richard CŒUR DE LION, Roi d’Angleterre, pour la possession de la province voisine de Normandie, les troupes anglaises traversèrent le village en 1188 et l’incendièrent comme de nombreux autres villages de la région.

Durant la dernière période du XIIIème siècle, c’est Thibault DE MARLY, de la puissante famille de MONTMORENCY, qui était seigneur de MONDREVILLE.
A cette époque, la paroisse comptait 21 familles.
Un Simon puis un Guillaume de MONDREVILLE y sont cités comme des seigneurs ; le premier vers 1380 et le second de 1464 à 1467.

En 1690, Henri IV, futur Roi de France, traverse le village après la bataille d’IVRY.

Au début du XVIIème siècle, Etienne DUVAL, écuyer et Jean de l’ESTANG sont également cités comme seigneurs.
Ensuite et jusqu’en 1720, la famille GUERARD succèdera à Monsieur de CHAMPERON, conseiller au Parlement.

À la veille de la Révolution, c’est Joseph de COLLET qui possédait une partie de MONDREVILLE.

Au début du XVIIIème siècle, MONDREVILLE dépendait, avec FLINS-NEUVE-EGLISE, de la terre de TILLY et avait pour seigneur François-Joseph-Paul, marquis de GRASSE-TILLY, comte de Grasse et héros de l’indépendance Américaine.

Cette terre qui a moyenne et bonne justice relève du Marquisat de BRÉVAL.

Avant 1789, MONDREVILLE faisait partie de l’élection de MANTES du ressort de l’intendant de PARIS.

Les registres d’Etat Civil de cette époque sont paraphés par le Conseiller du Roi, Lieutenant Général au baillage et siège présidial de CHARTRES.
Après le Loi du 20 septembre 1792, les registres sont signés par Louis DUJARDIN, administrateur du district de MONTFORT-L’AMAURY.
En 1797, ils sont paraphés par le Président de l’Administration Municipale du canton de LA ROCHE GUYON.
Enfin, ils sont paraphés à MANTES, par le Président du Tribunal de 1ère instance arrondissement du département de Seine et Oise.

Le 2 décembre 1831, Louis PHILIPPE, par ordonnance, organise une compagnie de garde nationale avec FINS-NEUVE-ÉGLISE, BOISSETS et DAMMARTIN-EN-SERVE qui est le siège du bataillon.

En 1870, MONDREVILLE manqua d’être brulée par le Prussiens car une réquisition avait été faite mais le Maire n’avait pas compris que c’était lui qui devait conduire celle-ci le lendemain matin avec des hommes et des chevaux du pays.
Dans l’après-midi du jour fixé, on vit arriver une troupe de soldats Prussiens munis de canons avec la ferme intention de détruire le village.

Le Maire, Monsieur BOSSU, appelé, s’excusa et montra la réquisition prête. Les Prussiens, voyant alors qu’il n’y avait pas de mauvaise intention de la part des habitants épargnèrent le pays.

Les Maires successifs de la commune de Mondreville

– 1792 – 1794 : Jacques LAURENT
– 1794 – 1795 : Louis FSUASS
– 1795 – 1797 : Christophe LEFRERE
– 1797 – 1828 : Simon CROIX
– 1828 – 1848 : Pierre CROIX
– 1848 – 1864 : Philippe GOSSELIN
– 1864 – 1872 : Jacques BOSSU
– 1872 – 1879 : Pierre CROIX
– 1879 – 1881 : Eyode CROIX
– 1881 – 1884 : Emile MABILLE
– 1884 – 1896 : Alfred LABICHE
– 1896 – 1904 : Eugène MABILLE
– 1904 : Désiré GUISSET
– 1904 – 1919 : Louis DUVAL
– 1919 – 1824 : Jules LAURENT
– 1924 – 1945 : Edouard CANNÉE
– 1945 – 1953 : Lucien LANDEMARRE
– 1953 – 1959 : Roger FAUCHEREAU
– 1959 – 1977 : Alexis BOSCHER
– 1977 – 1981 : Jean LEBON
– 1981 – 1983 : Henri MARTINEAU
– 1983 – 1989 : Monique HUAN
– 1994 – 1999 : Michel VALO
– 1999 – 2008 : Georges LEMONNIER
– 2008 – 2020 : Jacques BAZIRE
– Depuis mai 2020 : Géraud COLLET

L’instruction à Mondreville

Il y avait autrefois et jusqu’au commencement du XXème siècle, à MONDREVILLE des instituteurs libres qui faisaient l’école chez eux ou dans les maisons à tour de rôle. Ces maisons étaient simplement de pauvres chaumières sans aménagement. L’école se fit ensuite, jusqu’en 1870, dans une chaumière dédiée (l’ancien presbytère).

De 1860 à 1865 il y eut une institutrice publique, Mademoiselle POTERRE et un instituteur Monsieur DENIS.
Après 1866, l’administration voyant que la commune n’était pas décidée à construire une nouvelle école retire l’instituteur ce qui eut pour conséquence la fermeture de l’école pendant plusieurs années. Les enfants du village allaient dans les écoles des communes voisines : GILLES, LE-MESNIL-SIMON et LONGNES.

Après la guerre de 1870, MONDREVILLE se décide enfin à construire une école qui sera inaugurée en 1873.

La construction de l’école actuelle a été décidée par le conseil municipal en 1907.

Hydrographie

Il n’y a aucun cours d’eau sur la commune ce qui fait que les habitants anciens étaient souvent forcés d’aller chercher l’eau avec des tonneaux dans la vallée de GILLES pour abreuver le bétail.

Pour laver, les habitants devaient aller aux mares pas toujours propres mais la plupart des maisons avait la sienne.
L’eau, à cette époque, posait de graves problèmes dans le village.

La Fontaine de Gilles

C’est par une délibération en date du 15 juillet 1900 que le conseil municipal, considérant que la commune n’avait pas de lavoir ni emplacement pour un faire un, a demandé à Monsieur le Préfet, l’autorisation d’acheter dans la vallée de GILLES, un terrain de 7 ares 50 centiares au cultivateur Monsieur CORDIER pour l’établissement d’un lavoir et l’élargissement du chemin existant y donnant accès.

Le 17 février 1901, le conseil municipal vote une somme de cent cinquante francs destinés à couvrir la moitié des travaux à exécuter et demande au Conseil Général un secours de la même somme sur le fonds des amendes de police correctionnelle pour compléter la somme nécessaire à la construction de la Fontaine de Gilles.

Agriculture - Élevage

Les champs ont en général une petite étendue. La terre est très morcelée. Sur le territoire étaient essentiellement cultivées des céréales dans les années 1900 :

Cultures Superficie (ha) Productions (hL)
Blé 106 2650
Avoine 100 1060
Orge 16 260
Seigle 8 170
Prairie 90 1800 quintaux
Betteraves 8 2000 quintaux

Quelques arbres fruitiers en petite quantité pour une production de 60 quintaux.

Au 31 octobre 1898, les statistiques sur le bétail étaient les suivantes :
– Chevaux : 31
– Anes : 2
– Taureaux : 2
– Vaches : 120
– Génisses Veaux : 50
– Moutons : 160
– Agneaux : 50
– Porcs : 15

L’élevage principal des vaches et des génisses donne une production annuelle de lait évaluée à 2 000 hl.

On fait aussi, et surtout au printemps, comme aux environs de HOUDAN, l’élevage des poulets par bande de 200 ou 300 dans la même maison. Cet élevage de volailles compte aussi des oies qui posaient problème au voisinage, les habitants se plaignant que ces volatiles errant dans les rues pouvaient nuire à la salubrité publique et occasionner des accidents. Par arrêté en date du 15 septembre 1852, Monsieur J.BOSSU, l’adjoint au Maire, signe un arrêté municipal prescrivant que les oies ne pourront plus errer sur la voie publique et seront enfermées ou dans un enclos ou dans les cours.

Le gibier est rare car les baies sont trop éloignées et le territoire communal possède peu de couverts. Seuls quelques sangliers ou cerfs venant de la forêt de Dreux traversent rarement le village.

Répartition du territoire à cette époque :
– Terres Labourables : 405 ha 50a
– Près : 10 ha 45 a
– Bois : 8 ha 80 a
– Jardins : 3 ha 65 a
– Mares : 68 a
– Friches : 12 a
– Sols des propriétés bâties : 3 ha 70 a
– Chemins : 7 ha 10 a
Soit un total de 440 ha

De nos jours, les prairies ont quasiment disparues pour laisser place aux cultures qui sont essentiellement constituées de blé, d’orge d’hiver, de colza,  et de cultures de printemps (essentiellement maïs et orge de printemps).

Histoire de l’église

L’église dédiée à Saint Christophe appartient à plusieurs époques.

La partie avant, où se trouvent la porte d’entrée et le clocher, fut bâtie vers l’an mille. A cette époque ce n’était guère qu’une chapelle.
La partie arrière où se trouve le chœur a été rebâtie par les Anglais en 1430. Cette partie est plus large et plus haute que l’autre.
En 1852, fut probablement exécutée une restauration de la voûte. Si le monument ne présente rien de remarquable par lui-même, il est regrettable que toutes les boiseries aient disparu.

Une statue « Vierge à l’enfant » placée au-dessus du l’autel présente un caractère artistique remarquable.

Il y a eu un curé à MONDREVILLE jusqu’en 1785. Le dernier d’entre eux fut un Irlandais. Ensuite, et jusqu’en 1899, c’est le curé de LONGNES qui officiait. Le presbytère est ensuite devenu l’école. C’était une chaumière qui a été démolie en 1872 pour être reconstruite sur l’emplacement l’école et la mairie.

Il existe dans l’église, avant de pénétrer dans le chœur, une grande pierre plate marquée de quatre croix aux angles qui, sans en avoir la certitude, serait probablement une sépulture.

La cloche

Elle a été fabriquée par Claude LEBLOND, marguillet en charge et Etienne et François GIRARD, maîtres fondeurs à BEAUVAIS. Elle a été descendue pour réparations le 31 mars 1927 puis remontée le 8 octobre de la même année.
Sur cette cloche est écrite l’inscription suivante : L’an 1788, j’ai été bénite par Messire GADEAU, curé de cette paroisse, et nommée LOUISE par Messire ANNE LOUIS-MARIE DE LAUNAY, ancien mousquetaire de la seconde compagnie de la garde du Roi, Seigneur de GILLEBOIS DES ROUTIS et par demoiselle Louise, Catherine, Julie GADEAU »

La Confrérie de Charité de Longnes

Elle se recommande de Saint Sébastien. Elle est datée de 1559 et ses statuts ont été modifiés en 1608. La confrérie est administrée par un prévôt et un échevin élus chaque année. Elle comprenait les territoires de DAMMARTIN-EN-SERVE, MONTCHAUVET, TILLY, FLINS-NEUVE-ÉGLISE, MONDREVILLE, BRÉVAL, LE TERTRE-SAINT-DENIS.

Comme toutes les confréries de charité de cette époque, elle avait pour but principal de rendre aux morts les derniers honneurs.

Les membres appelés « cliqueteur » et « tintenellier » organisent les cortèges mortuaires. Trois fois par an, le 20 janvier (Saint Sébastien), le 16 août (Saint Roche) et le premier dimanche de septembre (dit « jour du siège ») un service funèbre est célébré à la mémoire des bienfaiteurs décédés.

Démographie

– Années 1800 : environ 220 habitants répartis sur le cœur de village et les hameaux
– 1833 : 198 habitants (169 Mondreville et La Noue, 10 Le pré-ferme, 16 Le Limousin et 3 Le Moulin à Vent)
– 1899 : 156 habitants. La diminution de la population est expliquée par quelques maisons de cultures importantes qui reprennent peu à peu les terres et les petites propriétés tendent à disparaître. Par ailleurs, le pays étant complétement agricole et sans industrie, aucun ouvrier autre qu’agricole ne peut venir s’y installer. La population la plus dense est observée à la saison des foins, de la moisson et des betteraves avec des ouvriers étrangers qui viennent surtout de Normandie et de Bretagne.

Évolution de la population de Mondreville

Retrouvez ci-dessous quelques cartes postales anciennes de notre village de Mondreville.

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